Accessoire indispensable pour les soins du hammam et les thalassothérapies, le gant kessa permet d’exfolier en profondeur la peau et de régénérer l’épiderme. Nous vous disons tout sur un gant traditionnel qui débarrasse le corps des cellules mortes.
Le gant kessa : un accessoire de bain ancien et reconnu
Le gant de toilette est un accessoire de douche commun utilisé au quotidien. Mais saviez-vous que le gant kessa n’est autre que l’ancêtre du gant de douche. En effet, celui-ci date de la présence ottomane au Maghreb au cours du XVIe siècle. Les bains romains ou les bains turcs étaient déjà présents à l’époque d’Alexandre le grand et de Byzance. Cet héritage culturel s’est transmis au Maroc en une traînée de poudre lorsque les turcs ont installé leur bey en Afrique du nord.
La généralisation des bains douches dans tout le royaume ont mené à la production de cosmétique naturel avec les produits de pharmacopée locaux ainsi qu’à des accesoires de douche. Parmi ceux-ci, le gant kessa élaboré avec de la peau de chèvre.
Aujourd’hui, les matières synthétiques ont pris le dessus pour reproduire la fonction râpeuse de ce gant en crin. Certes, désagréable pour la personne l’utilisant la première fois mais dont les résultats sur la peau sont remarquables.
Comment s’utilise traditionnellement le gant en crin ?
Le gant kessa ne s’utilise pas comme un simple gant de douche. Au Maroc, il est coutume de l’utiliser le Vendredi, le jour du grand bain rituel. Cela ne signifie pas pour autant que les gens ne se lavent pas tous les jours. Le grand Bain signifie le soin de la semaine où ce gant exfoliant va majestueusement faire tomber les peaux mortes pour régénérer l’épiderme.
Ainsi, les gens souhaitant procéder au gommage en profondeur vont tout simplement se verser des seaux d’eau bien chaude. Cette action va permettre d’ouvrir les pores de la peau pour la préparer à l’exfoliation. Puis à appliquer du savon sur le gant kessa.
Ensuite, la personne va s’allonger à plat ventre sur le sol du hammam et une autre va commencer à la frotter énergiquement à l’aide du gant kessa sur la partie supérieure puis inférieure du corps.
Pour les gens pratiquant la première fois ce soin gommant, la douleur peut-être vive et entraîner des rougeurs sur le corps. Cependant, cette pratique est la meilleure pour éliminer les impuretés ainsi que les toxines du corps. L’aide d’une seconde personne est primordiale dans le sens où c’est elle qui va sans aucune préoccupation agir efficacement pour faire tomber les peaux mortes.
S’il est tout à fait possible de faire usage du gant kessa à ses dépens, le dos ne sera pas accessible. De plus, l’aide d’un tiers permet d’optimiser l’action du gant kessa. Car très certainement la douleur générée par les frottements démotiverait la personne à continuer le soin.
Néanmoins, le gommage au gant kessa est une question d’habitude. Au bout de deux ou trois séances, le corps finira par s’habituer aux frictions répétitives et la légère souffrance ne sera qu’un vilain souvenir.
Une action gommante et exfoliante incroyable sur le corps
Le rituel du hammam ainsi que l’usage du gant kessa sont des traditions bien ancrées dans les mœurs au Maghreb. On prend soin de soi avec plaisir. Ce bain traditionnel est une coutume locale et ancestrale. Autant les hommes que les femmes mettent en pratique ce soin exfoliant de façon hebdomadaire.
Et c’est la finalité attendue ainsi que le résultat qui priment. En effet, l’usage du gant kessa va débarrasser toutes les parties du corps des impuretés. Au fur et à mesure du frottage, vous pourrez vous rendre compte que des filets de peau se détache du corps dévoilant un nouvel épiderme beau et somptueux.
De plus, les sensations sont remarquables dans le sens où vous sentez votre peau respirer à nouveau. Ce résultat à peine croyable a un pouvoir régénèrent. Il stimule les cellules de la peau qui vont immédiatement se reconstituer pour reformer une pellicule sur la peau.
Enfin, l’usage du gant kessa fait disparaître un amas de crasse que vous ne pourriez pas voir à l’œil nu. En effet, le gant de douche classique nettoie et fait disparaître les saletés accumulées sur le corps ainsi que les mauvaises odeurs. Mais, il exerce uniquement une action nettoyante et non exfoliante.
Dans le rituel du hammam classique, le gant kessa est une pièce maîtresse à lui seul. Pourtant, il s’accompagne de cosmétiques naturels de qualité pour préserver l’équilibre de la peau.
Quels cosmétiques privilégie-t-on avec le gant kessa ?
Pour sublimer un moment de plaisir où le soin de soi prend tout son sens, rien de mieux que les produits traditionnels du hammam.
L’usage du gant kessa pourra tout à fait se conforter à l’aide de savon surgras saponifié à froid. Et l’as en la matière s’avère être le savon d’Alep. Son huile essentielle de laurier mariée à la douceur de l’huile d’olive viendra purifier l’épiderme tout en le nourrissant.
L’autre produit naturel envisageable et très connu n’est autre que le savon noir ou le savon beldi. La fraîcheur de ses olives noires écrasées et macérées se diffusera sur tout le corps à l’aide du gant kessa. N’exerçant pas d’action moussante à proprement parler, il agira en rafraîchissant le corps et en exerçant son action gommante.
L’argile verte rhassoul de l’Anti-Atlas marocain est également un exfoliant hors pair. Son origine volcanique et minérale est merveilleuse pour assainir la peau.
A eux trois, ces cosmétiques naturels permettront de passer un excellent instant de détente où le lavage du corps est sublime.
Souvent vendus sous forme de kit avec le gant kessa, il représente à une majorité écrasante l’art du hammam à la marocaine.
Après avoir terminé votre séance beauté, la meilleure manière d’apporter une touche finale à votre bain rituel consiste à hydrater votre peau en profondeur. Pour ce faire, rien de mieux qu’un soin à base d’huile d’argan. Son action permettra de revitaliser l’épiderme et de reconstituer le tissu cellulaire en un rien de temps.